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Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Depuis le 28 février 2020, les signataires de l’Appel de Rome pour une éthique de l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreux, originaires de divers endroits de la Terre. Ce mercredi 10 juillet, plusieurs dignitaires religieux aposeront, à leur tour, leurs noms au texte depuis Hiroshima, au sud du Japon, au cours d'une conférence interreligieuse intitulée "L’éthique de l’IA au service de la paix".

Un événement interreligieux

Organisé en lien avec le président de l'Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, la conférence accueillera notamment le moine bouddhiste Yoshiharu Tomatsu, président de «Religion for Peace Japan», le Sheikh Abdallah Bin Bayyah, président du Forum pour la paix d’Abou Dhabi et du Conseil des fatwas des Émirats Arabes Unis, et le rabbin Eliezer Simha Weisz, membre de la Commission pour les relations interreligieuses du grand rabbinat d’Israël. Les chefs religieux présents représentaient les différentes religions du monde oriental (bouddhisme, hindouisme, zoroastrisme, bahá'í), ainsi que les religions abrahamiques (chrétiens, juifs et musulmans).

Un addendum a été présenté par le père Paolo Benanti, professeur d’éthique de la technologie à l’Université pontificale Urbanienne et conseiller du Pape François sur le sujet de l’intelligence artificielle. Cet centré sur l’IA générative fera partie intégrante de l’Appel de Rome. Il rappelle les grands principes de l’Appel de Rome comme la transparence de la technologie de l’IA générative, l’impartialité ou encore le respect de la vie privée.

L’encouragement du Pape François

Le Saint-Père a publié un message à l’occasion de cette rencontre «L'éthique de l'IA pour la paix». Inquiet de l’apparition de conflits dans le monde dus à l’intelligence artificielle, François a estimé que «l'événement d'Hiroshima revêt une importance extraordinaire».

Citant son discours prononcé lors de la réunion du G7 en juin dernier, précisément sur le thème de l’intelligence artificielle, le Pape a rappelé la distinction entre le choix rationnel et calculé d'une la machine et la décision prise «dans son c?ur» par l’être humain. Il a insisté pour que la décision finale soit toujours laissée à l’humain, «même dans les tonalités dramatiques et urgentes avec lesquelles elle se présente parfois dans nos vies».

L’IA et la paix

«Aucune machine ne devrait jamais choisir de prendre la vie d'un être humain», a poursuivi le Saint-Père, alors que les réflexions sur la régulation des robots tueurs et des drones se poursuit au niveau international. Enfin, François a encouragé les participants à cette conférence sur l’IA et la paix: «je prie afin que chacun d'entre nous devienne un instrument de paix pour le monde».

Le cadre choisi d'Hiroshima

Ce n'est pas un hasard si les organisateurs de la rencontre, soucieux de défendre la paix dans un contexte d’émergence rapide de nouvelles technologies, ont choisi Hiroshima. La ville dévastée par la Bombe A a subi le mésusage des progrès techniques. «Le choix d'organiser cet événement à Hiroshima a une signification profondément symbolique, car aucune autre ville ne témoigne comme elle des conséquences d'une technologie destructrice et de la nécessité d'une quête durable de la paix», a souligné le publié à l’occasion de cet événement.

Mgr Vincenzo Paglia lors de la rencontre «L’éthique de l’IA au service de la paix» à Hiroshima.

Après la signature du texte ce mercredi 10 juillet, les participants ont d'ailleurs entendu le témoignage d’un survivant de la catastrophe de 1945. Enfin, les participants ont visité le parc du Mémorial de la Paix de Hiroshima, ainsi que le Cénotaphe des victimes de la bombe atomique.

L’Appel de Rome

Depuis quatre années, l’Académie pontificale pour la vie propose à la signature l’Appel de Rome qui cadre l’utilisation de l’intelligence artificielle. Le texte a déjà été signé par des grandes entreprises comme IBM ou Microsoft, des pays mais aussi des responsables religieux comme le primat d’Angleterre Justin Welby.