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Un militaire monte la garde au quartier général des Forces armées d'Ha?ti, à Port-au-Prince. Un militaire monte la garde au quartier général des Forces armées d'Ha?ti, à Port-au-Prince. 

Ha?ti: les missionnaires, victimes d'un ?quotidien tragique et inhumain?

La violence des groupes armés ha?tiens s'est calmée, mais ne s'arrête pas. La semaine dernière, trois autres missionnaires évangéliques ont été tués dans la capitale Port-au-Prince. Dans ce contexte, le courage de la foi, comme le dit Maddalena Boschetti, missionnaire italienne dans l'?tat des Cara?bes, ?nous aide à avoir de l'espoir et non la peur? pour l'avenir.

Giulia Mutti - Cité du Vatican

La violence n'en finit pas en Haïti qui, depuis fin février, est aux mains de bandes criminelles. Maddalena Boschetti, missionnaire italienne, déplore que cet État des Caraïbes semble être oublié, «peut-être pour faire croire que les choses sont déjà réglées». Elle présente le quotidien vécu de façon «tragique, inhumain, absurde, anormal». La semaine dernière, trois missionnaires évangéliques, dont deux Américains, ont été tués de manière très violente dans l'orphelinat dont ils étaient responsables, à deux pas de l'hôpital Saint Camille, à La Plaine, dans la capitale Port-au-Prince, sous les yeux des enfants dont ils s'occupaient.

L'embuscade

Selon Maddalena Boschetti, l'embuscade s'est produite soudainement le jeudi 23 mai. Les trois missionnaires ont annoncé la nouvelle à leurs proches en direct, à travers un échange de messages agités. Des images violentes ont ensuite été diffusées sur les réseaux sociaux. Malgré tous les appels, il n'y a eu aucune intervention, et les gangs ont pillé, vandalisé, battu, tué et brûlé les corps avec une extrême violence. Deux jeunes américains, Natalie et Davy Lloyd, âgés de 21 et 23 ans, respectivement fille et gendre d'un député républicain américain, ont perdu la vie. Jude Montis, le directeur haïtien de l'orphelinat, est également décédé avec eux.

La violence silencieuse

Selon la missionnaire italienne, les gangs ont changé de tactique et «se déguisent en héros de la patrie qui ont libéré Haïti d'un premier ministre non élu, non aimé et non désiré». Pour l'instant, ils ont recours à quelques enlèvements et exécutions, mais leurs victimes sont principalement des chauffeurs de transports publics qui, tous les quelques mètres, «sont obligés de payer un péage au gang qui a le pouvoir sur ce tronçon de route», explique Maddalena Boschetti. Par un système violent, les bandits arrêtent les véhicules avec des armes de guerre, obligeant les chauffeurs à leur remettre la somme qu'ils exigent, comme s'il s'agissait de véritables tarifs qui varient selon les véhicules.


Le voyage de l'espoir

Face à cette situation, ce sont les passagers qui paient «parce que, raconte Boschetti, le coût des voyages a considérablement augmenté. La liaison entre la capitale et Mare-Rouge, dans le nord-ouest du pays, «est devenue très chère et est passée de 500 gourdes à 7 500». Une hausse très élevée quand on sait que 60 % de la population haïtienne vit en dessous du seuil de pauvreté. À l'aspect économique s'ajoute le danger des embuscades tendues par des gangs qui «extorquent et enlèvent des bus entiers». L'argent extorqué est ensuite distribué dans les quartiers ravagés par la faim et utilisé pour fomenter des manifestations contre l'intervention étrangère dans le pays.

Le martyre et le courage de la foi

«Notre Pape nous invite à réfléchir sur la façon dont, dans le martyre, se réalise déjà l'union entre les chrétiens», souligne-t-elle. «Ces frères et s?urs évangéliques sont des martyrs dans mon c?ur, comme s?ur Luisa Dell'Orto ou s?ur Isa Sola», et «ils sont une lumière pour nous aider à voir le martyre de tant de frères et s?urs haïtiens qui se poursuit dans l'indifférence». Dans ce climat de violence, cependant, les martyrs inspirent «le courage de la foi dans le Seigneur de la vie, qui nous invite à ne pas avoir peur, à espérer et à donner de l'espoir».

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28 mai 2024, 10:16