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Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Précédemment annoncées pour la fin du premier trimestre 2024, les élections législatives et régionales au Togo auront lieu le 13 avril prochain, suivant une décision du Conseil des ministres du 8 février dernier. À l'issue de sa 135ème session ordinaire tenue à Lomé du 26 février au 1er mars 2024, la Conférence des évêques du Togo saisit l’occasion pour adresser un message de Carême et interpeller les concitoyens au sujet de ce scrutin.

Dans leur message intitulé «la soif du nouveau», les évêques du Togo commencent par une exhortation à la conversion, à laquelle invite le temps favorable de Carême. «Le temps de Carême chrétien est un temps d’appel au neuf, au renouveau, à la conversion en vue de la joie de la Résurrection», écrivent les évêques, tout en souhaitant que chaque togolais trouve, au plus profond de lui-même, «ce qui est appelé à recevoir la grâce du changement; car nous en avons tous besoin». Cet appel vaut pour les individus et pour la nation, précisent-ils.

Le Togo a «la soif du nouveau», pour des élections sereines

S’exprimant au sujet du prochain processus électoral, les évêques écrivent que «… le Togo a soif d’un saut qualitatif capable de surprendre positivement les autres nations». Ils précisent que c’est un appel à ?uvrer pour un changement radical, qui s’adresse aussi bien aux décideurs et qu’à chaque citoyen togolais. Un état de fait sur les souvenirs des scrutins organisés dans cet État a mené les prélats à un constat inquiétant: «Dans la mémoire du peuple togolais, les périodes électorales riment généralement avec angoisses, inquiétudes et interrogations dues à des soupçons, des accusations de manque de transparence, d’irrégularités, suivies de violences avec leurs conséquences dramatiques». En déplorant cet état de choses, les pasteurs togolais formulent le v?u de voir les prochaines élections législatives et régionales se dérouler dans les meilleures conditions.

Poser les fondations pour un avenir post-électoral paisible

Dans leur adresse, les prélats togolais soulignent ainsi ce qu’ils considèrent comme «les gages d’une période électorale sereine». «Pour toute échéance électorale, écrivent-ils, la justice, l’équité, la transparence dans l’organisation, le déroulement et la proclamation des résultats issus des urnes sont à rechercher absolument». Ces élections régionales étant les premières qui seront organisées au Togo pour élire les conseillers régionaux, les évêques invitent tous les acteurs impliqués «à poser les meilleures fondations pour un avenir post-électoral désormais paisible».

À l’approche de la campagne électorale, les prélats exhortent au respect de l’adversaire politique, dans les prises de parole notamment, ainsi qu’à la création des conditions de libre circulation de tous les candidats. Ils appellent particulièrement à éviter «toute parole et tout acte préjudiciables à la paix et à l’unité nationale». Dans leur message, les évêques togolais plaident également pour la libération des «prisonniers politiques».

«La paix n’a pas de prix»

«La paix est le soubassement de tout développement. S’efforcer de la garantir et de la préserver est un devoir qui incombe à tous ceux qui portent le souci du progrès», souligne la Conférence épiscopale togolaise, dans un paragraphe intitulé «La paix n’a pas de prix». Évoquant , les prélats rappellent que le Saint-Père enseigne que la liberté est constitutive de la paix et affirment que «la disparition de la liberté est synonyme de la disparition de la paix». Sur les traces du Pape, ils invitent leurs compatriotes à ouvrir les yeux sur les situations d’injustices, à convertir leurs c?urs et à lutter pour se libérer soi-même des esclavages intérieurs. C’est seulement à cette condition que l’on pourra parvenir à la vraie liberté, gage de la paix, affirment-ils, en exhortant leurs concitoyens à se laisser porter vers le bien par l’amour de la Patrie. «Notre vivre-ensemble paisible en dépend», déclarent-ils.

En concluant leur message, les évêques invitent les togolais à reprendre avec foi, personnellement, en famille et en communauté, «la prière pour la paix au Togo», car «l’avenir du Togo, notre pays, nous préoccupe tous et nous invite à intensifier nos prières afin que le Seigneur convertisse nos c?urs et resserre la cohésion sociale dans notre pays».

Signalons que le 13 avril 2024, 4,2 millions électeurs togolais seront appelés aux urnes pour élire 113 députés ainsi que des conseillers régionaux. La campagne électorale doit s’ouvrir le 28 mars, pour prendre fin le 11 avril.