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Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Au vu de sa stature intellectuelle, de sa profondeur spirituelle et de sa délicatesse humaine, les étiquettes ne conviennent guère à Benoît XVI. Le père Michel Fédou décrit un homme d’Église à la fois profondément enraciné dans la tradition chrétienne millénaire, et impliqué dans son époque.

Le Pape émérite avait le «souci d’une fidélité à l’Écriture sainte» et aux sources du christianisme, patristiques et médiévales, relève le prêtre jésuite français, lui-même familier des pères de l’Église. Mais il avait aussi, souligne-t-il, le «souci d’un dialogue exigeant avec le monde moderne», «de témoigner de la foi chrétienne dans le monde moderne tel qu’il est». 颁’别蝉迟 «un grand témoignage» qu’il nous laisse, estime le père Fédou.

Le professeur au Centre Sèvres a réagi par de la tristesse mais surtout «beaucoup d’action de grâce» au décès du Pape émérite samedi 31 décembre, car «Dieu nous a donné (…) un grand serviteur de l’Église».

Une dernière rencontre récente

Le père Michel Fédou a eu le privilège de rencontrer Benoît XVI le 1er décembre dernier, après avoir reçu le prix Ratzinger des mains du Pape François, aux côtés du professeur Joseph Weiler, autre lauréat de ce prix. Le jésuite se souvient d’une «visite très émouvante» au monastère Mater Ecclesiae. Il dit avoir été frappé par son «visage très accueillant», «par sa présence, sa lucidité», en dépit d’une «voix extrêmement faible». L’ancien Souverain Pontife allemand, se souvient-il, l’avait interrogé sur l’étude de la théologie de Karl Rahner en France.

Parmi les nombreux ouvrages rédigés par Benoît XVI, y compris avant son pontificat, le père Fédou explique avoir été marqué par Foi chrétienne hier et aujourd’hui, «grand livre de théologie sur l’essentiel de la foi chrétienne», La Mort et l’au-delà, Le Nouveau peuple de Dieu, ainsi que la trilogie Jésus de Nazareth, où son auteur décrit avec brio la vie de Celui qu’il a aimé et servi tout au long de son existence.